La géopolitique peut être présentée comme l'étude des effets de la géographie, tant physique qu'humaine, sur la politique internationale et les relations internationales. C'est une discipline en partie prospective dans la mesure où elle cherche à comprendre, expliquer et prédire le comportement politique international à travers les variables géographiques (climat, topographie, ressources naturelles, démographie) et culturelles (civilisations). Elle essaie d'expliquer la formation et l'action des puissances politiques dans l'espace, mais aussi d'analyser l'importance de la géographie sur des situations sociopolitiques. Cette discipline émerge au cours du XIXe siècle, lorsque ses premiers théoriciens ont cherché à comprendre le rôle de l'espace dans le développement de la puissance des États.

Dans un premier temps, je définirai ce qu'est la géopolitique, ses principaux concepts (comme " thalassocratie ", " puissances continentales ", " Heartland ", " choc des civilisations ", etc.) et ses conditions d'émergence à la fin du XIXe siècle, en particulier le rôle du nationalisme. Je montrerai ensuite que cette discipline a beaucoup évolué, entre ses premières théorisations et son contenu actuel, du purement géographique à l'approche culturaliste, notamment linguistique et religieuse, et civilisationnelle. Je reviendrai également, au travers d'une série d'exemples, sur son importance dans la compréhension des conflits.

Dans un deuxième temps, je reviendrai sur ses principaux théoriciens, aux doctrines parfois opposées ou contradictoires, tels Rudolf Kjellen, Friedrich Ratzel, Karl Haushofer, Carl Schmitt, Halford MacKinder, Yves Lacoste, Samuel Huntington, etc., montrant que cette discipline, si elle a été mobilisée par des régimes totalitaires comme le national-socialisme, a aussi été théorisée par des puissances démocratiques. Ce fut le cas, par exemple les États-Unis durant la Guerre froide, avec Kissinger et Brzeziński, et après celle-ci, avec Huntington.

Dans un dernier temps, ce cours s'attachera à étudier des cas concrets, afin que les étudiants puissent s'en approprier les concepts et le rôle des rapports de forces dans les situations de conflit, mais également de paix. Il s'agira notamment du Proche-Orient, de la Chine ou des soubassements idéologiques et géopolitiques de la guerre en Ukraine. Il s'intéressera aussi à des questions plus géographiques, mais d'importance internationale comme l'enjeu de l'eau et du contrôle de celle-ci. Cette liste n'est pas exhaustive.

L'évaluation de cet enseignement consistera en un travail écrit, portant sur une question de géopolitique au choix de l'étudiant. Il s'agira d'évaluer les acquis de l'étudiant, en particulier en ce qui concerne les concepts et les enjeux importants de la discipline.

  • Définition du fait historique et de son interprétation
  • Réflexion sur le temps et la relativité en histoire
  • Les "grands hommes" et les rapports entre individu et société
  • Fonctions et pratique de l'histoire
  1. la question du lien entre citoyenneté et démocratie
  2. les enjeux politiques de la rénovation du rapport unissant citoyenneté et démocratie
  3. les modalités et le renouveau des mécanismes de participation des citoyens à la vie démocratique
  • Apparition et évolution des doctrines politiques : démocratie libérale, communisme, fascisme, absolutisme, césarisme, planisme, nationalisme, sionisme, catholicisme politique, islamisme politique, etc.
  • Composantes et mise en œuvre de ces doctrines politiques
  • Conditions de l'émergence et structures des régimes et formes d'Etat qui y correspondent

Travail écrit et oral de lecture critique dans le texte lui-même de grands auteurs.
Interrogation de la diversité des approches politiques à l'intérieur d'un même courant de pensée.

  • Histoire socio-économique et politique de l'Europe
  • Apparition et évolution des idées politiques libérales et socialistes (utopique, marxiste, réformiste, communiste)
  • Composantes de ces idées politiques
  • Conséquences historiques pratiques de ces idées

Introduction/définition

  • Leçon 1/ Qu’est-ce que la science politique ? Histoire et définition d’une discipline
  • Leçon 2/ Qu’est-ce que la/le politique ?

1/Les contours de l’État

  • Leçon 3/ Qu’est-ce que le pouvoir politique
  • Leçon 4/ Une société sans État est-elle possible ?
  • Leçon 5/ Comment l’État s’est-il formé et développé ?
  • Leçon 6/ Quelles sont les formes de l’État ?

2/Les régimes politiques

  • Leçon 7/ Qu’est-ce que la démocratie ?
  • Leçon 8/ Autoritarismes et totalitarismes
  • Leçon 9/ Les populismes et les régimes illibéraux
  • Définition d'un travail de recherche en sciences politiques
  • Méthodologie de la construction de ce travail de recherche
  • Mise en contexte et interrogation critique de la diversité des approches politiques d'une même question
  • Analyse critique d’un travail de recherche
  • Les différents types de partis politiques et leur idéologie
  • La formation et l'évolution des partis politiques (avec une attention spéciale aux partis belges)
  • Les rapports entre idées et partis politiques (mise en œuvre, transformations, déformations)
  • Etude (individuelle ou en groupe) d'un parti politique : histoire, doctrine, structure, programme, influence, etc.

Selon les idéaux des sciences modernes, les faits que la recherche fondamentale produit seraient neutres et apolitiques. Suivant cette logique, des questions éthiques et politiques ne se posent que par rapport à l’application des savoirs issues de la recherche dans des contextes sociaux concrets. Dans un premier volet le cours problématise – introduisant ainsi les étudiants à certains notions développés par les Science-Studies –  la distinction même entre recherche fondamentale et recherche appliquée qui est constitutive pour une conception neutre des sciences. À travers une série de cas historiques et contemporains – de la question du nucléaire aux recherche pharmacologiques, du climat scepticisme à la recherche sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) – , le cours poursuit dans un deuxième volet le but de sensibiliser les étudiantes à la multiplicités des modalités d’intrication entre des intérêts politiques et économiques et la recherche dite fondamentale. Dans un troisième volet le cours pose la question si une « autre science est possible » et introduit les étudiants à une série de réflexions contemporains qui tentent à répondre à cette question (Naomi Oreskes, Isabelle Stengers etc.).

  • La sociologie, les sciences politiques et la sociologie politique
  • Les grands courants théoriques de la sociologie
  • La formation de la sociologie politique
  • L'objet de la sociologie politique
  • Le systémisme
  • Les biais subjectifs de la sociologie politique

Le contenu de cet enseignement est destiné à des étudiants de BA3 en sciences humaines et sociales, ayant suivi, au cours de leur cursus, plusieurs cours de sciences politiques et d’histoire des idées politiques. S’ils ont développé dans leur cursus des savoirs et des compétences dans l’analyse des phénomènes publics, il s’agit maintenant de leur donner des clés de compréhension à la politique internationale, régie par le droit. Il s’agira d’initier les étudiants aux grandes lignes du droit international (ses théories, sa pratique). Son objectif est de développer les outils (connaissances et compétences) permettant la compréhension et l’analyse du droit international (c’est-à-dire les normes juridiques régissant les relations entre les États, les communautés supra-étatiques et les organisations non gouvernementales), qui peut se manifester au travers de phénomènes politiques internationaux, tels que les conflits des ressources frontalières, les guerres, les persécutions des minorités ethniques et/ou religieuses, etc. 

Le droit international public régit principalement les relations entre État, afin notamment d’encadrer et de réguler ces rapports internationaux. Il impose en ce sens un certain nombre d’obligations, de droits, de principes juridiques en matière de reconnaissance (d’État et de gouvernement), d’immunités (des États, des organisations et de leurs agents respectifs) ou quant à la délimitation et au régime juridique applicable à certains espaces (maritime, aérien, extra-atmosphérique) et à certaines voies de circulations et/ou ressources naturelles (canaux, fleuves, lacs internationaux) par exemple.